We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Mots de Passes

by MaisonClose

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €5 EUR  or more

     

  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Includes unlimited streaming of Mots de Passes via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 3 days

      €5 EUR or more 

     

  • Full Digital Discography

    Get all 3 MaisonClose releases available on Bandcamp and save 20%.

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Erreur Système, Mots de Passes, and Entrez libres. , and , .

    Purchasable with gift card

      €13.60 EUR or more (20% OFF)

     

1.
100 Mots 04:17
J’entends parler, dans les médias, j’entends penser dans les bistrots, Dans les micros comme dans ma rue, j’entends sapiens, j’ai mal aux mots Est-ce le langage qu’on assassine, à coup de poncifs dans le bide ? De bouts de phrases, de bris de mots, de discours de plus en plus vides Des répertoires anorexiques, des mots valises pour tout bagage Simplification du lexique, et novlangue à tous les étages Cette semaine, articles en promo, soldes sur le vocabulaire Soulagez-vous de tous vos maux, deux mots perdus pour un offert Sans mots, t’as plus rien, pour cent mots t’es plus rien Cent mots pour parler, sans mots pour penser Plus de hauteur dans les débats, que des formules publicitaires Touchons le fond, pas le format, c’est tellement plus simple en binaire Plus de nuances et plus de gris, dans un univers noir et blanc Où le différent est l’ennemi, où tout se divise en deux camps Trop bien-trop pas bien, gagnant-perdant, fidèle-païen, gentils & méchants Sans mots, t’as plus rien, pour cent mots t’es plus rien Cent mots pour parler, sans mots pour penser Et tu te retrouves impuissant, à la merci de tes élites Qui ont compris depuis longtemps, que le pouvoir, toujours, gravite Autour du verbe pour mieux tromper, mieux dominer Parce que les mots sont des grenades, et qu’il faut t’en déposséder Car sans ceux-ci, sans pouvoir dire, il ne te reste que les poings Que faux prophètes et vrais tyrans te dictent où frapper demain Ne plus penser par soi-même, ne plus de poser de questions Rejoindre les rangs du djihad ou bien celui des bas du front Sans mots, t’as plus rien, pour cent mots t’es plus rien Trop bien-trop pas bien, gagnant-perdant, fidèle-païen, natifs & migrants Sans mots, t’as plus rien, pour cent mots t’es plus rien T’as plus rien, t’es plus rien, t’as plus rien, t’es plus rien
2.
Et tu m’diras qu’on s’est perdu, qu’on tourne en rond, que tu sais plus Où tu en es, ni où tu vas, ni même si t’y vas avec moi Que t’as besoin de faire le point, de réfléchir à tes besoins Qu’il faut se rendre à l’évidence, qu’il faut qu’tu prennes de la distance Et tu m’diras que tu t’ennuies, que j’mets plus d’piment dans ta vie Que les jours sont toujours pareils, qu’à mes côtés tu te sens vieille Que je ne suis plus qu’un mort vivant, toujours collé à mon écran Qu’on vit reclus, qu’on sort jamais, que tu t’emmerdes à en crever Quoiqu’on y fasse, au bout du conte, tout passe Tu m’diras qu’t’as plus la patience, d’avoir à combler mes silences Qu’avec moi on peut rien construire, qu’on peut même pas parler d’avenir Ni même d’ailleurs de quoi que ce soit, je suis tout le temps de mauvaise foi Que quand tu parles, je t’écoute pas, et que je te parle jamais de moi Mais aujourd’hui tu te rassures, tu dis « jusqu’ici tout va bien » Qu’on sera plus fort que l’usure, de ce putain de quotidien Que tu m’aimes bien plus qu’hier, et bien moins que demain Que je n’ai pas à m’en faire, que je m’inquiète pour rien Quoiqu’on y fasse, au bout du conte, tout passe Et tu m’diras qu’t’as en travers, tous mes défauts, tous mes travers Et tu m’diras qu’t’en as fini, de supporter mes conneries Que je te baise plus comme avant, que tu veux même plus faire semblant Que t’en peux plus de voir ma gueule, que tu seras bien mieux toute seule Quoiqu’on y fasse, au bout du conte, tout passe On fait face, on s’efface, on se casse, on se ramasse Mais tout passe, tout nous lasse, nous dépasse, oui tout passe
3.
Maitresse 03:57
Elle se sent délaissée, anxieuse et stressée Si seule, et si lassée, au pied du mur Tu la vois rêvasser, ressasser son passé Perdue dans ses pensées, et ses murmures Assis, debout, couché, viens au pied, va chercher, tu la laisses, tu la laisses Tu la sais harassée, quand pour se délasser Elle délace, sans délai, ses chaussures Tu viens te prélasser, la laisser enlacer Ta silhouette élancée, à son allure Assis, debout, couché, viens au pied, va chercher, tu la laisses, te tenir en laisse Un peu embarrassé, tu essaies de t’effacer, sans oser dire : « assez », sans rupture Mais elle t’a bien dressé, tu la laisses se glisser se serrer se lover s’immiscer sous l’armure Tu cèdes à ses baisers sans cesser d’apprécier ces mots suaves et sucrés qu’elle susurre Assis, debout, couché, viens au pied, va chercher, tu la laisses, te tenir en laisse
4.
Je circule dans les couloirs, comme d’autres arpentent le trottoir Toujours un dossier sous le bras, m’assurant que chacun me voie Entre deux pauses, pour pas craquer, je squatte la machine à café Passant la journée sans rien faire, vendant du vent, brassant de l’air Le corps présent et l’esprit ailleurs, je suis en congé intérieur Derrière mon écran de fumée, j’égrène les heures à surfer A un clic d’une feuille de calcul, en cas d’intrusion dans ma bulle Pour faire face à ma hiérarchie, j’assure toujours le minimum requis Cultivant l’art de l’illusion, je suis le roi de la procrastination Le corps présent et l’esprit encore ailleurs, je suis en congé intérieur L’oreille rivée au cellulaire, je parle fort et je m’affaire Sur un dossier vraiment très important, au bout du fil, personne pourtant Vu les efforts que ça demande, pour masquer à quel point je glande Je m’dis que ce s’rait moins fatiguant, si seulement si je travaillais à plein temps Le corps présent et l’esprit ailleurs, je suis en congé intérieur Le corps présent et l’esprit encore ailleurs, je suis en congé intérieur
5.
Pour mettre du sel sur les plaies et des questions dans les silences Combler ce qui est incomplet, grandir du manque et de l’absence Pour mettre du bleu dans le noir et des ombres dans la lumière Donner du sens à la mémoire, mettre du feu dans nos artères En l’attendant, je serre les dents, je serre les poings, mais rien ne vient Pour se sortir de la torpeur, pour faire vaciller nos barrières Pour oser faire face à nos peurs, nous faire dévier de nos ornières Pour voir l’ordure cachée sous l’or et la douleur dans les sourires Pour percer l’horreur du décor, raconter les corps se flétrir En l’attendant, je serre les dents, je serre les poings, mais rien ne vient Pour savoir la valeur du temps et de l’ennui et des détours Pour prendre du champ sur l’instant, ôter les fards et les atours Pour rêver un peu plus souvent, pour endurer en l’attendant Combien encore de réveils enragés ? Combien encore de soleils étrangers ? En l’attendant, je serre les dents, je serre les poings, mais rien ne vient
6.
Exsangue 03:59
Je te ferai oublier ton nom, je te ferai hurler le mien Tu crieras oui, tu crieras non, tu voudras tout ou bien plus rien Je saurai te faire plier et te faire réclamer le pire T’obliger à me supplier, tenter de me ralentir Je viendrai te montrer comme elle est agile ma langue Et ne compte pas m’arrêter, non, tant que tu n’seras pas exsangue Abandonnée à la lisière juste entre le bien et le mal Sans plus de conscience, ni repères, réduite à l’état animal Je saurai te faire pleurer, te faire aller, te faire venir Te perdre et te retrouver, te faire renaître, te faire mourir, te faire venir, te faire partir Je viendrai te montrer, comme elle est agile ma langue Et ne compte pas m’arrêter, non, tant que tu n’seras pas exsangue Je saurai te posséder, m’emparer de tout ton être Par mes gestes lents et saccadés, t’asservir et te soumettre Je saurai te ravager, je saurai te faire blêmir Sans jamais te soulager, non, sans te laisser t’évanouir Car moi, je viendrai te montrer, comme elle est agile ma langue Et ne compte pas m’arrêter, non, tant que tu n’seras pas exsangue

credits

released February 2, 2017

license

all rights reserved

tags

about

MaisonClose Montpellier, France

A l’origine était l'absence. Puis sont venus les mots, précipités les uns par les autres, comme poussés par le besoin, enfin, de dire.
Et puis les sons. Sombres. Des rythmes tranchés, coups de hache dans le décor. Et des tunnels. Beaucoup. Des chemins tortueux dans lesquels se perdre.
Le nom, enfin. MaisonClose. Comme un espace réduit, confiné.
MaisonClose propose du rock.
... more

contact / help

Contact MaisonClose

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like MaisonClose, you may also like: